Quand j’ai découvert la masse, je n’étais même pas inquiète – elle était située bien haut, au-dessus du sein, environ à mi-chemin entre le cou et le mamelon. C’était en pleine COVID, mais mon médecin m’a tout de même donné une requête pour une mammographie et une échographie. Ce n’était sans doute rien, croyait-il, car j’avais des kystes bénins dans les seins depuis le début de la vingtaine, mais il préférait vérifier. Or, quand j’ai vu l’expression du technicien en mammographie, j’ai compris que quelque chose n’allait pas.
Trois semaines plus tard, mon médecin m’a communiqué les résultats et j’ai été bouleversée. Il a organisé une rencontre avec un chirurgien. Puis j’ai eu une biopsie, rapidement suivie d’une opération. Les analyses postopératoires ont révélé que le cancer était agressif, contrairement à ce qu’avaient estimé les médecins. J’ai donc fait de la chimiothérapie et de la radiothérapie.
À l’étape initiale du diagnostic et lors des premiers jours de traitement, je ne savais pas comment j’allais faire pour composer avec tout cela, encore moins comment j’allais vivre une vie normale. Mais avec le temps, j’ai commencé à accepter ma nouvelle réalité. J’ai pu compter sur mes amis et ma famille, surtout ceux qui avaient vécu la même expérience – ils ont été d’une aide immense. Mes amis ont partagé avec moi de belles pensées, et m’ont offert des cadeaux et des repas. J’étais très touchée, car je réalisais à quel point j’étais aimée. Ils ont été là pour moi jusqu’au bout, et m’ont constamment remonté le moral.
J’ai les cheveux courts, mais je ne voulais tellement pas devenir chauve. Cet aspect a été difficile. Regarder mes cheveux tomber dans la douche, et partout ailleurs, était un rappel que c’était bien vrai : j’avais le cancer. Aussi, avoir à porter une perruque m’a perturbée au début, surtout parce que ma fille allait se marier et je voulais tant avoir une apparence qui me ressemblait. Bien sûr, je me souciais beaucoup plus de ma santé que de mon apparence physique, mais j’ai été inévitablement frappée par le changement d’apparence radical. J’avais perdu mes cheveux et mes sourcils et mon teint était pâle. Quand je me regardais dans le miroir, j’étais encore plus accablée tellement je me sentais différente. J’ai voulu me donner meilleure mine et apprendre comment améliorer mon apparence pour le mariage de ma fille. Je me suis donc inscrite à un atelier Belle et bien dans sa peau.
L’atelier a été fabuleux. Quand nous avons abordé le sujet des prothèses capillaires et qu’une femme à la personnalité pétillante a enfilé une superbe perruque aux cheveux courts, je me suis sentie si inspirée. Les animatrices étaient douées et remplies de compassion. Elles ont parlé de leur propre expérience, ce qui a établi une véritable chimie. Je suis repartie avec d’excellents conseils – perruques, crayons pour les yeux, application du fard à joues. Il y a un proverbe qui dit que lorsque vous paraissez bien, vous vous sentez bien, et c’est si vrai.
Ma fille s’est mariée l’été dernier, et j’avais très belle apparence pour l’occasion. J’avais des cheveux. Et, surtout, je me sentais magnifique.