Remplir mon cœur de positifs, même dans…


None

Remplir mon cœur de positifs, même dans les moments les plus effrayants

26 septembre 2023 | par Tania Amardeil

Jusqu’à maintenant, j’ai eu deux chirurgies – une mastectomie partielle et une dissection des ganglions lymphatiques. Mon apparence physique a changé, mais je ne m’en fais pas. Je porte encore des maillots de bain et de petits hauts sans bretelles. Si quelqu’un remarque une cicatrice, ça m’importe peu.

J’ai toujours fait des efforts pour être en forme et avoir belle apparence. J’ai quatre garçons, et souvent les gens m’ont dit : « Wow, tu as eu quatre enfants? Tu as de la chance, tu parais super bien! » Mais je me disais : « Ce n’est pas de la chance, je fais de l’exercice et je mange bien. » Il a toujours été important pour moi d’avoir belle apparence. Avec le cancer, soudain, peu importait ce que je faisais, j’avais la meilleure apparence possible selon le moment que je vivais. Or, ce n’était pas exactement où je souhaitais être. C’était très dur. Et ça l’est encore aujourd’hui.

Toutefois, j’en suis arrivée à me sentir à l’aise avec mon apparence après le cancer. Qu’on ne s’y méprenne pas : les changements ont été difficiles. Le plus éprouvant a été la perte de mes cheveux, pas de doute. Je m’ennuie encore de mes longs cheveux. Et quand ils se sont mis à tomber, je me suis revue petite fille, regardant ma mère perdre ses cheveux pendant son traitement pour une tumeur au cerveau. Je me regardais dans le miroir en pensant : « Je deviens ma mère. » Elle n’est plus avec nous aujourd’hui, et c’est pour cela que c’était effrayant.

« Effrayant » est le premier mot qui me vient à l’esprit quand je pense à mon épreuve de cancer. Dès le début, j’ai ressenti de la peur. Il y a deux étés, lors d’une magnifique soirée ensoleillée, j’étais assise dehors pendant que mon conjoint préparait notre souper à l’intérieur. J’avais l’habitude de poser ma main sous mon bras dans un geste de détente, et c’est à ce moment que j’ai senti une bosse. J’ai appelé mon médecin, et à partir de ce moment les choses ont bougé rapidement. On m’a fait une biopsie, j’ai trouvé cela effrayant. Au cours des 10 mois qui ont suivi, je ne peux même pas vous dire le nombre d’examens, de biopsies, de radiographies, de tomodensitométries et d’IRM que j’ai eus. C’était le flou total. J’ai eu l’impression d’avoir besoin d’un assistant personnel pour gérer tous ces rendez-vous.

Cependant, mon équipe a été formidable et même si tout était très effrayant, j’avais confiance en elle. 

Ma participation à des ateliers Belle et bien dans sa peau a également contribué à apaiser la peur. Quand j’avais peur, les ateliers me permettaient de me réunir avec d’autres femmes et nous traversions cela ensemble. J’ai senti un esprit de communauté et je me suis sentie moins seule. Nous n’en étions pas toutes à la même étape dans les traitements, mais j’ai pu comprendre où les autres en étaient, ce qu’elles avaient traversé et donc ce qui m’attendait.

Les femmes qui animaient les ateliers étaient bienveillantes, empathiques et encourageantes. J’ai reçu de l’information si précieuse. J’avais besoin qu’on me rappelle de prendre soin de moi. Et j’ai réalisé que les petites choses, aussi minimes soient-elles, comme le cache-cernes sous les yeux après une mauvaise nuit, pouvaient me faire sentir beaucoup mieux. J’ai également adoré l’atelier sur les prothèses et solutions capillaires. Je suis reconnaissante d’avoir pu acquérir une prothèse capillaire, mais je ne me sentais pas à l’aise de la porter lors de mes traitements à l’hôpital. J’étais entourée de gens qui vivaient la même chose que moi et en portant ma prothèse, je ne me sentais pas solidaire. Mais je n’avais pas encore découvert toutes les autres options, comme les chapeaux, les foulards et tout.

Maintenant, mes traitements sont terminés. Je fais de nouveau toutes les choses que j’aime – assister à des concerts indies avec mon conjoint dans des salles de spectacles de Toronto, faire du kayak et du vélo, du yoga, passer du temps avec mes enfants adultes et travailler pour une maison de courtage. Je me concentre sur la pleine conscience et je reste positive. Je compte parmi les positifs, mon excellente équipe de médecins, le pays magnifique où je vis, l’accès à des soins de santé et ma formidable communauté – c’est-à-dire un merveilleux conjoint, des enfants remarquables et un réseau d’amis incroyables. Mon cœur est rempli de positifs.

 









Test