La nouvelle Adriana : La nouvelle persp…


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La nouvelle Adriana : La nouvelle perspective d'une adolescente après la leucémie

18 février 2017 | par Larissa Cahute

Adriana avait tout planifié pour sa dernière année de secondaire à l'école St. Joseph's College.

Elle allait se joindre à l'équipe de soccer, recevoir son diplôme en même temps que ses amis, puis entreprendre des études de gestion en hospitalité à George Brown College.

Toutefois, à l'automne, durant le premier trismestre, elle a commencé à sentir fatiguée.

« Je m'entraînais, j'étudiais et tout, alors je n'ai pas prêté attention à cela », dit la jeune fille, maintenant âgée de 19 ans. « J'ai pensé que c'était la vie d'étudiante, j'étais occupée, je ne m'accordais jamais de temps personnel. »

Mais quand elle s'est mise au soccer en décembre 2014, elle s'est sentie essoufflée à un point tel qu'elle a dû être emmenée d'urgence à l'hôpital Toronto General.

Coureuse habituée, membre de l'équipe de course, elle a tout de suite compris que quelque chose n'allait pas.

Elle n'avait que 17 ans quand elle a appris qu'elle avait la leucémie.

« J'étais dévastée », dit Adriana. « Sur le coup, la nouvelle a été très difficile à assimiler. »

Quand Adriana a pleinement réalisé ce qui lui arrivait, elle en était à sa première semaine de traitement; elle prenait conscience que ses projets de vie venaient de complètement basculer.

 « Ma plus grande crainte, c'était l'école. J'avais tout juste fait une demande à l'université, je n'allais pas recevoir mon diplôme en même temps que mes amis ou même pouvoir continuer mes études », dit-elle. « J'étais plus furieuse contre cela que contre la maladie. »

Heureusement, quelques-uns de ses enseignants sont venus lui donner des cours à la maison afin qu'elle puisse recevoir son diplôme en même temps que ses amis. Mais alors que ces derniers commençaient leurs études post-secondaires en septembre 2015, Adriana devait renoncer à son acceptation à George Brown. Elle a plutôt commencé un rigoureux plan de traitement, qui incluait une importante quantité de stéroïdes et 72 semaines de chimiothérapie.

Elle a passé ses 18e et 19e anniversaires dans un fauteuil, en chimio, mais aujourd'hui elle est enfin en rémission et la fin de son traitement est prévue pour janvier.

« Je viens de passer deux ans à faire de la chimio toutes les semaines », dit-elle. « Je suis une jeune fille qui surmonte un cancer, une expérience très dure. »

Les effets secondaires sur son apparence ont été importants. Au départ, Adriana associait le cancer à une perte de poids et une silhouette frêle; elle a donc été choquée quand elle a pris 60 livres à cause des stéroïdes, a eu des ballonnements et perdu non seulement ses cheveux mais également ses sourcils.

« Le cancer s'emparait de moi », dit-elle, en ajoutant qu'elle ne pouvait plus continuer de courir ou de s'entraîner pour compenser le gain de poids. « Il prenait le dessus sur les activités que j'aimais le plus et sur des choses que je croyais contrôler. »

Plus son poids augmentait, plus ses cheveux tombaient, et plus Adriana perdait de vue qui elle était.

« Nous sommes habitués à nous reconnaître quand nous nous regardons dans le miroir, puis soudain, nous ne savons plus qui est cette personne que nous voyons », dit-elle. « En tant que femme, c'est déjà difficile dans l'ensemble parce que nous essayons de toujours être à la hauteur, avec les autres ou dans la société en général. »

Durant son premier mois de traitement, Adriana s'est inscrite à un atelier Belle et bien dans sa peau. Le jour de l'atelier, c'était une mauvaise journée pour Adriana; elle ne se sentait pas tout à fait elle-même.

Mais la séance lui a remonté le moral. Les outils et les techniques donnés pour masquer les effets du traitement lui procuraient un sentiment de contrôle.

« J'ai appris que si je passe une journée moche, en appliquant du mascara et un ligneur je peux arriver à me sentir moi-même, malgré tout », dit-elle.

Au fil de son traitement, ses sentiments de colère et de tristesse se sont apaisés et elle est devenue une personne complètement différente.

« Je ne vois pas ce cancer comme une chose triste », explique-t-elle. « Jamais je ne vais le ressasser. »

« C'est presqu'un mal pour un bien. »

Adriana croit qu'elle était en passe de devenir quelqu'un qu'elle « n'était pas destinée à être » et que son diagnostic lui a donné l'occasion de changer ce parcours.

« J'ai fait un virage à 180 degrés et je suis devenue une tout autre personne; je vois la vie différemment, j'agis différemment, je parle différemment », ajoute-t-elle.

L'« ancienne Adriana » était toujours pressée, elle ne s'arrêtait jamais pour apprécier un moment.

« Aujourd'hui, je ralentis, je réfléchis sur moi-même. Je ne me laisse pas perturber par moi-même ou par les autres », dit-elle. « Je vis tout simplement ma vie... Je vis le moment présent, je l'apprécie pour ce qu'il est. »

« Je ne me mets aucune pression. »

Le 13 janvier, la « cloche du courage » du Princess Margaret Cancer Centre a finalement sonné pour Adriana, soulignant ainsi son dernier traitement en milieu hospitalier.

La chimiothérapie est maintenant derrière elle, et pour Adriana, 2017 est l'occasion de faire un « grand retour ».

Mais son rythme est toujours celui de la « nouvelle Adriana », c'est-à-dire, au jour le jour, afin d'apprécier chaque moment.

Ses projets cette année sont à court terme et simples : la célébration de son 20e anniversaire ailleurs qu'à l'hôpital et le remplacement d'une hanche pendant l'été (les stéroïdes et la chimio en ont abîmé les articulations).

Elle a déjà commencé le programme de gestion en hospitalité à George Brown en septembre dernier, et prévoit de se concentrer davantage sur l'école cette année puisqu'elle n'aura pas à partager son temps avec des rendez-vous de médecins et des horaires d'hôpitaux.

Si elle a maintenant une nouvelle perspective sur la vie, elle espère tout de même que son histoire conscientisera les autres aux conséquences émotionnelles qu'entraîne un cancer.

 « Personne ne comprend réellement l'épuisement physique, mental et émotionnel qu'il faut traverser, ni ce qui vient après », dit-elle. « Nous n'oublions jamais, ça fait partie de nous. »

« C'est une chose qui nous change, pour le meilleur ou pour le pire. »


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