Les Fêtes sont idéales pour propager la joie, se détendre et passer du bon temps avec nos proches. Mais ce moment de l’année peut également être pénible pour plusieurs raisons. Pour les personnes atteintes de cancer et dont le système est immunosupprimé, la décision de participer à des festivités et des célébrations peut s’avérer difficile. Il n’est pas toujours aisé de trouver un équilibre entre notre propre confort et les désirs des amis et de la famille. Vos proches risquent de ne pas comprendre vos hésitations à vous rassembler en groupe malgré un relâchement progressif des restrictions liées à la COVID et l’augmentation du taux de vaccination. Une conversation à ce sujet ne sera sans doute pas facile – surtout pour celles et ceux ayant un cancer.
Pour nous éclairer sur cette question, nous nous sommes entretenus récemment avec la Dre Leighanne Parkes, spécialiste en maladies infectieuses de l’Université McGill. La Dre Parkes a souligné que les femmes atteintes de cancer courent des risques plus importants, car ce sont des personnes immunosupprimées et elles sont ainsi davantage susceptibles de connaître des problèmes de santé. Les taux de maladie prolongée et d’hospitalisation de ces dernières sont par ailleurs plus élevés. Et les probabilités qu’elles transmettent une maladie infectieuse à leurs proches sont accrues.
La Dre Parkes note qu’en tant que mesure de prévention, « nous voyons les vaccins comme la réponse pour mettre fin à la COVID, mais d’après ce que nous avons vu, les individus immunosupprimés ont un taux de réponse aux vaccins plus bas ». Elle ajoute que « le taux de réussite du vaccin est de 80 % chez les personnes ayant une tumeur non liée à un organe (p. ex. un cancer du sein ou du poumon). Ce qui signifie que ces groupes répondent moins bien à la vaccination ». Ainsi, bien que la conversation autour d’une réouverture continue d’évoluer, elle concerne les personnes non compromises et ne devrait pas constituer la norme pour les individus ayant un cancer.
« Les bons conseils que dispensait la santé publique avant la vaccination sont encore pertinents pour les individus ayant un système immunitaire affaibli. Gardez une distance de deux mètres, continuez de porter un masque à trois épaisseurs, minimisez les rassemblements, pratiquez une bonne hygiène des mains et tenez-vous loin des lieux mal aérés pour éviter d’accroître vos risques », dit la Dre Parkes. « Nous devons nous souvenir, ajoute-t-elle, que les personnes à risques élevés peuvent tomber malades, même si elles sont vaccinées. »
Rappelez à vos proches qu’ils font partie de votre « bulle », de votre bouclier de protection. Encouragez-les à se faire vacciner, à porter un masque et à se réunir en groupes plus petits.
Ces choix auront pour vous des retombées favorables. De plus, si vous choisissez de ne pas vous réunir en groupe, vous pouvez aider à nuancer les choix personnels en mentionnant les taux d’hospitalisation et le fait que l’efficacité du vaccin est plus réduite chez les personnes immunosupprimées.
Que vous décidiez d’éviter tout rassemblement pendant les Fêtes ou que vous demandiez que le groupe soit plus petit, cette décision vous appartient. Il n’y a pas de solution universelle, de formule qui convient à tous. La règle de base de la Dre Parkes est de surveiller les chiffres de votre région et de soupeser les risques au sein de votre communauté, tout en tenant compte de votre situation personnelle et des conseils spécifiques qui vous seront donnés par votre équipe médicale. Il peut être difficile de fixer des limites ou de dire « non » à un de vos proches, mais rappelez-vous que votre bien-être et votre sentiment de soi vous aideront grandement à traverser votre épreuve de cancer.