J’ai reçu un diagnostic de cancer pendant la pandémie. Même si j’aurai 90 ans cette année, ce diagnostic a été difficile à avaler. J’ai eu une bonne santé toute ma vie et cette terrible nouvelle semblait donc sortir de nulle part.
En fait, quand les symptômes sont apparus, notamment une fatigue et une faiblesse extrêmes, mon médecin a affirmé qu’il était normal que je me sente ainsi à mon âge. J’ai insisté finalement pour qu’on fasse une analyse sanguine, et les résultats ont révélé que mon taux d’hémoglobine était extrêmement faible. On m’a alors fait une transfusion sanguine. Une semaine plus tard, j’ai commencé à avoir des douleurs abdominales. Après plusieurs radiographies et examens par imagerie, ainsi que quelques faux diagnostics, les médecins ont découvert une grosse masse dans mon endomètre qui s’était répandue au foie. J’avais un cancer de l’endomètre de stade 4.
Ma fille, Sandy, a posé toutes les questions nécessaires. Était-ce curable? Non, nous a-t-on répondu, pas à mon âge. Pouvait-on opérer? Encore une fois, non, pas à mon âge. Le pronostic? Inconnu, en raison de mon âge.
J’étais contrariée par cette référence constante à mon âge, et le fait qu’on ne pouvait rien faire. Après presque 90 ans de vie, je pouvais accepter de mourir, mais pas avant le mariage de ma petite-fille en mai 2022. Nous avons donc demandé une consultation avec un autre oncologue gynécologique qui s’est avérée formidable. Lorsque je lui ai expliqué mon objectif, il m’a proposé de faire de la chimio : après trois à six séances, les résultats nous indiqueraient si cela pouvait prolonger ma vie. J’ai donc commencé ce traitement en décembre 2021.
La chimio a causé des douleurs articulaires et musculaires que mon arthrite a accentuées. Mais cela a été relativement gérable. Une chose m’a toutefois beaucoup déprimée : la perte de mes cheveux. Je tenais désespérément à paraître et me sentir normale – non pas malade à cause d’un cancer. La perte de mes cheveux m’a traumatisée. De plus, mon cuir chevelu était douloureux et sec.
Heureusement, Sandy a entendu parler de Belle et bien dans sa peau (BBDSP) lors d’une de mes séances de chimio. Elle croyait, me disait-elle, que je pourrais me sentir mieux si j’assistais à un atelier et j’apprendrais peut-être comment les autres composent avec la perte des cheveux et la peau sèche. J’ai alors accepté qu’elle m’inscrive à un atelier.
Une fois ma caméra vidéo activée, j’ai réalisé que j’étais la personne la plus âgée du groupe. Il y avait plusieurs jeunes femmes, et ce qu’elles éprouvaient physiquement et psychologiquement était bien pire, comparé à moi. Je me suis sentie stimulée par leur attitude positive et leur désir d’améliorer leur apparence pour se sentir mieux.
L’atelier a procuré des conseils utiles pour soulager la douleur au cuir chevelu – exfolier la tête, continuer de la laver et la revitaliser, l’hydrater et la masser en douceur. Au fil du temps, j’ai accepté le fait que je n’aurai pas de cheveux pendant un bon moment, mais je me sens à l’aise de porter des chapeaux, je viens par ailleurs d’acheter ma première prothèse et elle me plaît.
Je suis reconnaissante de mon expérience avec BBDSP. C’est une ressource si importante pour les femmes atteintes de cancer. Le cancer comporte beaucoup de défis physiques et psychologiques. L’amélioration de notre apparence engendre un sentiment de confiance et de force mentale. Et je crois qu’il est important de regagner un certain contrôle. Quand on a un cancer, il y a des jours où l’on a l’impression d’avoir perdu le contrôle de tous les aspects de sa vie. On se sent dépendant des infirmières, des médecins, des médicaments et des résultats des nombreux examens médicaux. Prendre soin de son apparence est une chose que l’on peut contrôler. Et, pour moi, cela fait une immense différence.