Trouver la force et la guérison grâce à l'art et à la communautéLorsque j'ai commencé à ressentir des symptômes inhabituels – constipation, ballonnements, brûlures d'estomac, douleurs abdominales – à l'été 2024, mon premier réflexe a été de prendre un stylo et du papier. J'ai dessiné un schéma de mon corps et noté tout ce que je ressentais. C'est l'art-thérapeute en moi qui s'exprimait. Lorsque j'ai montré mon dessin à mon médecin, elle a immédiatement reconnu les signes d'un cancer de l'ovaire. Une tomodensitométrie a révélé une grosse tumeur sur mon ovaire droit, confirmant ses soupçons. J'étais complètement sous le choc et dévastée.
Ma carrière de conseillère clinique et d'art-thérapeute auprès d'adolescents a pris fin brutalement lorsque j'ai reçu mon diagnostic. C'était un travail tellement positif et agréable. Non seulement j'ai dû quitter mon cabinet privé, mais j'ai aussi dû arrêter toutes les activités qui me procuraient du plaisir et de la joie dans la vie.
J'adore être active : la zumba, la danse du ventre, la musculation, l'entraînement en boucle. J'aime aussi cuisiner de bons petits plats et voyager. Mais tout à coup, ma vie était remplie de rendez-vous médicaux sans fin. Tests, tomodensitométries, analyses sanguines, chimiothérapie, opérations. C'était surréaliste.
Grâce à ma formation en psychologie, je savais que je devais prendre soin des autres aspects de ma personne. On s'occupait de mon physique. Mais qu'en était-il de mon moi émotionnel, de mon identité et de mon besoin de connexion?
Toutes les activités joyeuses de ma vie semblaient s'être arrêtées, mais j'ai pu reprendre certaines activités que je n'avais pas pratiquées depuis longtemps, des choses auxquelles je pouvais revenir. Parmi celles-ci, la lecture et l'art. J'adore l'art, en particulier le dessin et la peinture à l'aquarelle, qui ont toujours été ma ressource pendant les moments difficiles de ma vie. C'est un merveilleux exutoire pour la tristesse et les autres émotions qui ont besoin d'être libérées.
Je ne trouvais pas les mots pour décrire ce qui m'arrivait, alors j'ai commencé à dessiner. Je me suis dessinée assise au milieu d'un tsunami, le tsunami du chagrin après le diagnostic. Je me suis peinte de nuit dans une jungle, sous le clair de lune, debout dans le jardin de l'espoir. J'ai créé de plus en plus d'œuvres d'art, oscillant entre le désespoir et l'espoir.
J'ai également parlé avec mon partenaire attentionné, Bill. J'ai beaucoup pleuré. J'ai consulté un psychologue. J'ai repris contact avec des amis. Et j'ai trouvé une communauté. Lorsque j'ai entendu parler pour la première fois du programme Belle et bien dans sa peau (BBDSP) par une employée du rayon des cosmétiques de Pharmaprix, une petite étincelle s'est allumée en moi. Je me suis inscrite immédiatement. Lors de l'atelier, j'ai été étonnée de constater à quel point je me sentais soutenue dans cet espace où je me trouvais avec d'autres femmes avec qui je pouvais m'identifier. Je n'étais pas seule, nous vivions toutes la même chose. L'atelier était très instructif, utile, positif et réconfortant, exactement ce dont j'avais besoin. Mon corps ayant capitulé devant toutes les procédures médicales nécessaires, apprendre à utiliser le maquillage à mon avantage était un moyen de retrouver ma dignité et de renouer avec ma féminité.
BBDSP m'a apporté un répit dans ma douleur et ma perte. C'était une lumière vive qui m'a donné un sentiment d'appartenance et m'a sortie de l'isolement dans lequel je me trouvais, tout comme mon art. Le corps, l'esprit et l'âme font partie intégrante de nous-même, et tout au long de mon combat contre le cancer, c'est mon côté émotionnel qui avait vraiment besoin d'attention. C'était une période tumultueuse et intense, qui avait besoin d'être exprimée. Nous ne sommes pas obligés d'être positifs et courageux tout le temps.
Je ne peux pas tout contrôler, mais je peux contrôler la façon dont je prends soin de moi. Bien manger, rester en contact avec les autres et faire des choses que j'aime, comme lire et créer, ont fait toute la différence.