Avant ma maladie, j’étais en excellente forme. Je donnais des cours de fitness collectifs à la salle de sport de mon quartier et faisais de l’exercice quasiment tous les jours. C’est un peu une passion pour moi et si je ne fais pas quelque chose d’actif chaque jour, je ne me sens pas bien. J’adore la marche, la randonnée et le vélo. En été, j’adore être dehors et je marche toute l’année. Et même si j’ai dû arrêter de donner des cours de fitness, j’adore encore y participer. C'est un sentiment extraordinaire que de voir tous ces gens avec des niveaux différents et des objectifs différents travaillant ensemble. L’esprit de communauté et l'énergie sont enivrants.
Le cancer touche tant de personnes. Quand j’ai soudain arrêté d’aller à la salle de sport tous les jours, les gens l’ont remarqué… et quand je suis revenue après 15 mois de traitement anticancer, ils voulaient tous savoir où j’étais passée. Je suis très ouverte sur le sujet. Je n’hésite pas à dire à tout le monde ce qui m’arrive. Cela m’a aidé à forger des liens avec tant d’autres personnes confrontées au cancer. En écoutant leur histoire, je prends du recul et je me sens moins seule.
Mon diagnostic est tombé sans crier gare. Je me sentais en pleine forme. C’était pendant la pandémie et j’étais en télétravail, comme tout le monde. Je me suis levée pour aller prendre un café et mon mari m’a dit qu’il avait entendu un grand bruit. Il s’est retourné : j’avais fait un malaise. L’instant d’après, j’étais entourée d’ambulanciers. Je n’avais pas la moindre idée de ce qui s’était passé. Nous avons découvert que j’avais une tumeur dans deux des lobes du cerveau… inopérable. Elle devait être traitée chimiquement, par radiothérapie et chimiothérapie. Mon parcours contre le cancer venait de commencer.
Je suis quelqu’un qui vit à 100 à l’heure, toute la journée. Je suis comme l’infatigable lapin Energizer. J’ai plus d’énergie que mes ados. Cette chute d’énergie brutale a été une immense source de frustration. Je ne pouvais pas faire d’exercice physique intense et c’était très dur moralement. J’avais toujours eu des problèmes de poids, mais là, ils avaient explosé : je ne pouvais pas faire d’exercice, je prenais des stéroïdes qui me faisaient gonfler et pour me réconforter, je me tournais vers la nourriture. Ce changement physique avait un impact catastrophique sur ma confiance en moi. Je ne pouvais plus me regarder dans un miroir.
C’est une amie avec un cancer du sein qui m’a parlé de Belle et bien dans sa peau. Elle me parlait tout le temps de l’atelier avec enthousiasme. Elle avait vraiment passé un bon moment, rencontré d’autres femmes extraordinaires et était revenue chez elle avec un sac plein de produits géniaux… elle m’a dit qu’elle se serait crue à Noël. Alors, je me suis inscrite moi aussi. Au début, c’était juste une excuse pour m’enfermer dans ma chambre et être seule pendant une heure pour le wébinaire en ligne. Je l’attendais avec impatience, comme on attend d’aller au spa ou se faire faire les ongles. Mais je suis repartie en me sentant vraiment mieux dans ma peau!
Les conseils de maquillage se sont avérés pratiques et utiles, et c’était un vrai moment de détente, un peu comme bavarder avec une amie. Avec le cancer, notre vie peut être accaparée par les médicaments, les rendez-vous chez le médecin, les résultats d’analyses de sang et l'inquiétude pour l'avenir. Pouvoir parler avec d’autres femmes a vraiment été bénéfique. Pour moi, c’était ce qui comptait le plus : prendre du temps pour moi, parler de quelque chose de distrayant qui m’intéresse… c’est tellement important. C'est comme quand je fais de l'exercice : c'est à la fois du temps pour moi et du temps partagé avec la communauté. Cela m’aide à m’ancrer, à me sentir mieux mentalement et physiquement. Et c’est aussi ce que m’apporte Belle et bien dans sa peau.